Aston Martin DB4 - 1959

— Un jalon dans l’histoire d’Aston Martin —
  • Modèle Une Aston Martin DB4 Série II, produite en conduite à gauche
  • Historique Un exemplaire vendu neuf en France par le garage Mirabeau
  • On aime Une auto française depuis l’origine dotée d’une superbe patine
  • Une auto remarquable Une Aston Martin iconique qui ouvre la voie aux DB4GT de course et préfigure la DB5, célébrée au cinéma et dans le monde entier
  • Motorisation Le six-cylindres coupleux et performant en fait une auto idéale pour le grand tourisme

Chef-d’œuvre d’ingénierie britannique et de style italien signé Touring, la DB4, aux lignes élégantes parfaitement proportionnées, est probablement la plus admirée des Aston Martin d’après guerre. Conçue comme une voiture entièrement nouvelle sous la supervision de David Brown, la DB4 est aussi la première auto produite à Newport Pagnell. Dotée de nombreuses innovations techniques, à commencer par son tout nouveau moteur en alliage et ses freins à disque, la DB4 marque à coup sûr un jalon très important dans l’histoire de la maison, qui préfigure notamment la légendaire Aston Martin DB5, à jamais associée à une autre icône britannique : James Bond.

Une auto élégante en avance sur son temps

Dès sa présentation en Octobre 1958, l’Aston Martin DB4 était en avance sur son temps grâce à son tout nouveau châssis à plate-forme en acier conçu par Harold Beech, sa suspension avant indépendante et son essieu arrière direct. De même, les freins à disque aux quatre roues et la direction à crémaillère constituaient de vraies innovations pour un véhicule de série et permettaient à la marque de Newport Pagnell de se différencier de sa grande rivale italienne, Ferrari, qui a fini par adopter de tels raffinements techniques des années plus tard. 

Le nouveau moteur maison, le premier à ne pas être conçu par W.O. Bentley, n’était pas en reste, tant le six cylindres en ligne en alliage de 3,7 litres, créé initialement par Tadek Marek pour la redoutable DBR2 de compétition l’année précédente au Mans offrait couple et performance. Avec ses deux carburateurs SU, il développait 240 chevaux et permettait à la voiture d’accélérer de 0 à 100 mph (160 km/h) et de s’arrêter en moins de 30 secondes, ce qui en faisait une auto incroyablement rapide pour l’époque. Enfin, la toute nouvelle boîte de vitesse à quatre rapports synchronisés autorisait une conduite rapide et souple.

Mais ce qu’on retient avant tout de la DB4 est sa ligne incomparable de type fastback, à la fois élégante, élancée et pure, conçue par la Carrozzeria Touring de Milan. Le processus Superleggera caractérisé par un squelette de tubes d’acier de petit diamètre recouvert de panneaux de carrosserie en alliage d’aluminium formés à la main, de rigueur pour les productions italiennes signées Ferrari, Alfa Romeo ou Lancia était repris sur la DB4. A noter que la carrosserie de la DB4 était produite par Aston Martin à Newport Pagnell sous licence de Touring. 

Chacune des cinq séries de l’Aston Martin DB4 produites entre 1958 et 1963 – une classification non officielle réalisée par l’Aston Martin Owners Club (AMOC) – se distingue par des variantes stylistiques, parfois subtiles. Ainsi les DB4 Série 1 et 2 se caractérisent par leurs feux arrière « cathédrales » en une seule pièce déjà vus sur l’Aston Martin DB MKIII qui précèda la DB4 avec un dessin beaucoup plus classique. A noter que les feux cathédrales, si purs, ont été abandonnés à partir de la DB4 Série III. 

L’Aston Martin DB4 a été déclinée en cabriolet dès 1961 et a aussi donné lieu à une version raccourcie et allégée, très performante, la DB4 GT. Quant à la DB4 GT Zagato, dessinée par le jeune designer Ercole Spada, elle frappa les esprits avec ses lignes musclées d’une rare beauté.

L’Aston Martin DB4 de la collection
ANNA LISA, une auto française

Vendue neuve en France par l’importateur Mirabeau Garage en 1960, notre Aston Martin en conduite à gauche a toutes les caractéristiques des série 2 : feux arrière cathédrale, pare-chocs à butoirs, entourage chromé des vitres et du pare-brise.

Si elle ne dispose pas des options d’époque comme l’overdrive ou le radateur d’huile, notre auto a été équipée très tôt de trois carburateurs SU au lieu de deux, cette spécificité lui valant d’être qualifiée à tort de DB4 dite « Vantage » par de nombreux observateurs dans les années 80, un dénominatif qui est en réalité apparu en 1961 pour des DB4 de 250 chevaux dotées de trois carburateurs et de soupapes élargies avec un taux de compression plus élevé.

Un temps repeinte en rouge Dubonnet, l’auto a été restaurée par les établissements Lecoq dans les années 80 et a changé de main en 1989, où elle est restée 30 ans avec le même propriétaire. Elle a notamment été vue sur l’édition 2010 du Tour Auto entre Paris et Beaulieu Sur Mer. Sa teinte bleue très sombre, désormais patinée, associée au cuir noir d’origine de l’intérieur lui donne beaucoup de charme.

Désormais remise en route, notre ambition est de reprendre le programme pour lequel la DB4 a été conçue : le grand tourisme chic et rapide. Une première traversée de la France par les petites routes entre Lyon et l’événement Sport & Collection au Vigeant dans la Vienne a ainsi constitué un fantastique galop d’essai pleinement réussi !

 

AUTOMOBILES CLASSIQUES OCT _ NOV 1990