Les années 50
Les années 50 ont été le témoin d’une véritable effervescence pour relancer les outils de production automobile. L’enjeu est considérable, tant pour les automobiles de prestige que pour les populaires. L’automobile est alors vue comme une émancipation, un gain de liberté et le symbole d’une réussite sociale. La collection ANNA LISA Art On Wheels comprend de nombreuses automobiles qui témoignent de cette époque d’effervescence tous azimuts.
La fin des carrossiers et le développement de l’automobile de série
Les années 50 ont marqué le chant du cygne pour les automobiles de prestige réalisées par des grands carrossiers, notamment en France où une absence de politique d’état volontariste, un retard technique considérable et une baisse de la demande pour des voitures de prestige peu sportives ont mis fin de façon quasi définitive à la belle automobile « à la française » célébrée dans le monde entier avant-guerre. Une forme de revanche est venue bien après quand ces automobiles se sont imposées comme le parangon de la belle automobile dans les plus grands concours d’élégance au monde.
Quant aux grands carrossiers italiens, ils ont également fait face à une concurrence accrue des constructeurs bien décidés à produire voire à dessiner eux-mêmes leurs propres automobiles. Contrairement aux Français, ils sont malgré tout parvenus à conserver leur mainmise sur le dessin, la conception et la production de voitures sportives ou de compétition produites en série limitée, telles les Alfa Romeo ou Lancia Zagato.
Pour les constructeurs d’automobiles sportives et de prestige, ce sont donc des années de transition entre une ère purement artisanale et une autre plus industrielle, où le plastique est encore absent des intérieurs, les performances très intéressantes mais limitées par rapport aux années 60 où de grandes innovations technologiques vont permettre de véritables bonds en avant.
La collection ANNA LISA Art On Wheels est un reflet intéressant de cette période. Si la compétition en est quasi-absente, la présence de plusieurs grandes automobiles de carrossier datées de 1950 témoigne de la fin de cette ère très artisanale. Enfin, les modèles populaires italiens de la collection témoignent de l’autre grand enjeu de l’époque : l’équipement des familles.
La compétition automobile, terreau d’exploits et d’innovation.
Les années 50 ont été un vrai âge d’or de la compétition automobile au sein d’épreuves de renommée mondiale mêlant vitesse et endurance, qu’il s’agisse des grands rallyes comme le Tour de France automobile relancé en 1951, de la Targa Florio en Sicile, des Mille Miglia ou des courses d’endurance comme les 24 heures du Mans ou les 12 heures de Sebring aux Etats Unis.
Précisons qu’outre la soif de liberté et d’exploits en tous genres, ces courses très suivies ont forgé l’honneur de tout un pays, que ce soit grâce à la nationalité du pilote, celle de l’écurie de course et naturellement celle du constructeur. Les plus grands noms de l’automobile ont pour beaucoup construit leur réputation à cette période, c’est notamment le cas de Ferrari.
La course est aussi le terrain de jeu idéal pour expérimenter des innovations techniques amenées à être reprises sur des automobiles de série, il en va ainsi des freins. Ceux à câble ont déjà été remplacés par des freins tambours, puis dès 1953 par les premiers freins à disque utilisés par Jaguar au Mans avec un succès retentissant, au point de finir par s’imposer sur des automobiles de série comme la Citroën DS dès 1955.
Malheureusement, la compétition reste extrêmement dangereuse et nombre d’accidents dramatiques, à l’instar de celui du Mans 1955, resteront gravés dans les mémoires.