Ferrari
Evoquer Ferrari n’est pas une mince affaire, tant celle qui a été élue marque la plus influente au monde multiplie les superlatifs.
Ce génie, on le doit avant tout à un homme, Enzo Ferrari, qui en 1947 décide de créer sa marque automobile après avoir été à la tête de sa Scuderia née en 1929. A force de succès, cette dernière devint l’équipe de course officielle d’Alfa Romeo en compétition de 1933 à 1939. Cette époque prolifique fut placée sous le signe d’innovations techniques fortes et de succès retentissants en course.
La Scuderia portait déjà en elle deux éléments forts dans l’identité de Ferrari, le cheval cabré en hommage à l’emblème d’un pilote d’avion italien mort pendant la première guerre mondiale et un atelier sis à Modène, la patrie d’Enzo Ferrari. Le déménagement à Maranello, non loin de Modène n’intervint en effet qu’en 1943 après le bombardement des ateliers maison.
La première Ferrari de l’histoire, la 125S fut de fait conçue pendant la seconde guerre mondiale. Après des problèmes de fiabilité, elle finit par gagner le Grand Prix de Rome en 1951, marquant ainsi le début d’une saga admirée dans le monde entier.
L’histoire Enzo Ferrari, c’est avant tout celle d’une ambition sans égal dès ses débuts. Dès le lancement de sa marque, il souhaite en effet conquérir pas moins de trois championnats simultanément, celui des monoplaces de Grand Prix, celui des voitures de sport et enfin celui des autos de type Grand Tourisme ! Les autos alignées dans ces championnats avaient en commun l’architecture de leur moteur, le douze-cylindres en V à 60° de petite cylindrée dessiné par Gioacchino Colombo en 1946. Ce groupe très compact autorisant une faible hauteur de bloc était construit en alliage léger avec un rapport poids/puissance très favorable. Ce bloc allait s’installer comme le V12 de référence chez Ferrari pour de longues années, avec de multiples victoires à la clé.
.Pour réaliser une telle ambition, Enzo Ferrari comprend qu’il doit également vendre ses autos, une opération qui a d’abord consisté à transformer ses autos de course en autos de grand tourisme. Ces dernières, à la fois racées, puissantes et très rapides n’étaient pas à mettre entre toutes les mains, et très vite, des gentlemen drivers amenèrent certaines de ces autos civiles en tête de courses prestigieuses.
La Ferrari 212 Inter Touring de 1951 de notre collection est de cette vaine là. Equipée elle-aussi du V12 Colombo, habillée d’une élégante et fine couche d’aluminium, elle se veut moins puissante et véloce que les versions Export avec un seul carburateur au lieu de trois et un empattement allongé en vue de garantir une habitabilité plus importante. Malgré tout, nous sommes plus à bord d’une auto de course brutale que dans un grand tourisme raffiné.
Il était courant à l’époque que les carrossiers habillent les autos qui leur été livrées sous forme de châssis nu et dès ses débuts Ferrari séduit les plus grands : Touring bien sûr qui inaugure là son concept de barchetta, Vignale qui a dessiné de très nombreuses 166 et 212, Zagato mais aussi Pinin Farina qui finit par s’imposer comme le designer attitré de Ferrari, en collaboration avec Scaglietti chargé d’assembler ces carrosseries. La liste des chefs-d’oeuvre est longue.
La série des Ferrari 250 est à elle seule un défilé de chefs d’œuvre stylistiques et de victoires, tous mus par le V12 Colombo qui a connu de multiples évolutions, jusqu’au mythe ultime, la Ferrari 250 GTO produite à 39 exemplaires.
Ont suivi les années 70 et 80, marquées par une expansion internationale et le passage d’une ère encore quasi artisanale à une ère industrielle avec des autos comme la Dino 246, telle notre très bel exemplaire de couleur « verde pino » et dotée de la carrosserie Targa dite GTS.
Les années 80 voient aussi naître en 1984 la première vraie supercar, la rare et démoniaque 288GTO qui préfigure un autre mythe absolu, la F40, la dernière Ferrari lancée du vivant d’Enzo Ferrari, dévoilée en 1994 pour les 40 ans de la marque. La F40 fut d’emblée adulée pour son style exubérant, son atmosphère d’auto de course radicale, ses innovations technologiques inédites et ses performances ahurissantes. Nous avons été très fiers de compter une F40 dans notre collection, une forme d’accomplissement entre la 212 née cinq ans après les débuts de Ferrari et celle qui rend hommage à histoire.
Que de succès en 40 ans, sportifs bien sûr mais aussi d’ingénierie et de mise au point, stylistiques, industriels, financiers… D’autres autos de la marque au Cheval Cabré seront présentées sous peu.