Alfa Romeo
C’est une longue histoire d’amour qui unit Alfa Romeo et la France, et pour cause, Alfa Romeo a des racines françaises ! D’ailleurs la collection ANNA LISA Art On Wheels n’échappe pas à la règle avec la présence de plusieurs Alfa Romeo emblématiques…
Tout a commencé en 1906 dans la banlieue de Milan quand le constructeur français Darracq a construit une usine automobile, après avoir initialement pensé l’établir à Naples. Est alors né la Società Anonima Italiana Darracq (SAID) qui sera rebaptisé ALFA (Anonima Lombarda Fabbrica Automobili) en 1910 après des mouvements dans l’actionnariat de la société. Les premières Alfa étaient de fait des Darracq.
La toute « vraie » Alfa fut la 24HP, une auto qui atteignait une vitesse de pointe terrifiante de 100 km/h. Ce n’est qu’en 1915, pendant la première guerre mondiale, que Nicola Romeo, un ingénieur et entrepreneur fortuné de Naples, acquiert la société et construit des moteurs d’avion et des compresseurs portables, faisant ainsi fortune. C’est alors que la société prend le nom d’Alfa Romeo.
Le logo de la marque évolue et adopte une symbolique forte avec la croix rouge et le champ blanc sur la gauche, tous deux empruntés aux armoiries de Milan, alors que le serpent mangeant un homme sur le côté droit provient du blason de la famille Visconti, les anciens souverains de la ville. Ce logo sera amené à évoluer tout au long de l’histoire de la marque.
Quant au trèfle à quatre feuilles, le « quadrifoglio » qui orne les autos de course, il a été adopté par le pilote Ugo Sivocci qui a gagné une course en 1923 après une série de deuxièmes places. Désireux de mettre fin à ces défaites successives, il décide de peindre un carré blanc orné d’un trèfle à quatre feuilles sur le côté de sa voiture de course, la RL Targa Florio. Cela fonctionna, avant qu’il ne se tue lors d’une séance d’essais à Monza, dans une auto qui n’était pas ornée du Quadrifoglio. Dès lors, toutes les autos de course Alfa Romeo arborent ce motif emblématique du trèfle, mais au lieu d’être inséré dans un carré, le trèfle est sis dans un triangle blanc, en hommage à Sivocci. De même, la marque se refusa à faire courir ses autos d’usine sous le numéro 17 qui était celui de Sivocci.
Les années 20 sont les prémices d’un âge d’or pour Alfa Romeo, celui des fantastiques Alfa Romeo 6C et 8C qui aligneront succès en course et carrosseries sublimes primées dans les plus grands concours d’élégance. Cet âge d’or s’appuie sur les moteurs à six et huit cylindres à la puissance et à la fiabilité hors normes conçus par le génial et prolifique Vittorio Jano. Alfa Romeo remporta ainsi le tout premier championnat du monde en 1925, un an seulement après avoir conçu son moteur huit cylindres. Deux ans avant, la marque remportait la Targa Florio. Durant cette période, Alfa Romeo s’est aussi illustré aux Mille Miglia au Mans et à la Vanderbilt Cup
Cette quête de victoires s’appuya aussi sur le talent d’un autre homme, Enzo Ferrari. Sa Scuderia créée en 1929 était devenue le véritable bras armé d’Alfa Romeo en course, au point de devenir l’écurie officielle de la maison en 1933 avant qu’il n’arrête sa collaboration avec la marque en 1939.
Comme nombre de ses confrères italiens, la marque Alfa Romeo à force d’investir dans la compétition et la mise au point de modèles de plus en plus sophistiqués fut confrontée à d’importantes difficultés financières, avant d’être rachetée par l’Etat Italien en 1933. La marque devint dès lors un porte drapeau de l’excellence italienne et la marque officielle d’Etat. Notre Alfa Romeo 6C2500 de 1939, réputée être une des plus anciennes 6C 2500 encore existantes aurait ainsi été utilisé par le régime italien, comme nombre de ses consoeurs. La 6C2500 produite 14 ans durant jusqu’à la fin des années 50 est la dernière grande Alfa Romeo sur mesure avec de très nombreuses itérations réalisées par les plus grands carrossiers, comme Touring ou Pininfarina. Plusieurs modèles se trouvent dans notre collection, notamment la 6C2500 Sport Freccia d’Oro de 1950, dessinée en interne et préfigurant les premières autos de série de la maison.
Après l’ère du sur-mesure, Alfa Romeo lança au cours des années 50 des autos plus petites, fabriquées en série et mues par le 4 cylindres maison. Ce moteur twin-cam en aluminium, produit 40 ans durant a été à l’origine d’un nouvel âge d’or de la marque. Logé dans les frêles carrosseries en aluminium ciselées par Zagato, telle notre Alfa Romeo Giulia TZ de 1965, il fit de la marque un redoutable concurrent dans les plus grandes compétitions mondiales. Ces chefs d’œuvres sportifs ou de grand tourisme, comme la déconcertante et originale Alfa Romeo 2600 Zagato de 1966 de notre collection, sont encore célébrés aujourd’hui par les amateurs du monde entier.
Fiat racheta Alfa Romeo en 1986. Si la marque a continué à produire des versions sportives, elle rentra malgré tout dans le rang. L’Alfa 3.000 SZ de notre collection, produite en 1990 en série limitée, aussi baptisée « Il Mostro » à cause de son dessin brutal, constitue un hommage fort à cet illustre passé.