Alfa Romeo Giulia Tubolare Zagato (TZ) - 1965

— La petite GTO —
  • Modèle Une icône automobile signée Zagato.
  • Compétition Une voiture de course homologuée pour la route au palmarès impressionnant dans les compétitions les plus célèbres au monde.
  • Historique Une auto au passé italien avec un passage par la collection Rosso Bianco.
  • Authenticité Une TZ matching numbers, intacte, non restaurée et authentifiée par le centre de documentation d’Alfa Romeo.
  • Remise en route Une voiture qui vient d’être remise en route par RS Historics en Italie.

L’Alfa Romeo Giulia TZ est sans aucun doute l’une des plus belles voitures de course des années 60. Elle a été créée à une époque qui peut être qualifiée d’âge d’or pour Zagato, tant son directeur du design, Ercole Spada, a marqué à jamais cette époque avec ses créations automobiles. Alors qu’il n’était âgé que de 23 ans, il avait déjà créé en sept mois seulement, un véritable chef-d’œuvre, l’Aston Martin DB4 GT Zagato. Il va sans dire que l’Alfa Romeo Giulia TZ est certainement son autre chef-d’œuvre le plus célèbre.

Le meilleur de l’école du design « Coda Tronca ».

Si Ercole Spada a eu une carrière prolifique qui a donné naissance à de nombreux chef-d ‘œuvres, il reste surtout connu pour avoir expérimenté puis popularisé le concept de « coda tronca » corolaire à sa quête d’efficacité aérodynamique maximum. Ce concept également appelé « Kammtail » a en effet été inauguré sur l’Alfa SZ2, la première à avoir été dessinée avec un arrière totalement droit, comme coupé à la serpe. Il a ensuite été repris sur les Alfa Romeo Giulia TZ et TZ2, puis sur la 2600SZ.

Si les études de recherche et développement étaient faites de façon empirique, essentiellement en roulant le plus vite possible la nuit sur autoroute avec Elio Zagato au volant, l’idée de couper l’arrière des autos était lui directement inspiré par des travaux plus anciens.

Comme l’explique Ercole Spada : « En réalité, le principe de « coda tronca » a été mis au point dès les années 1930 par deux ingénieurs allemands qui ont prouvé qu’une goutte d’eau était la forme parfaite en termes d’efficacité aérodynamique. Comme l’arrière de la goutte est trop long pour une voiture, ils ont en démontré qu’en couper la queue de la goutte, on obtenait la même efficience aérodynamique. Mais personne n’avait osé couper l’arrière d’une voiture jusque-là, si bien que toutes les voitures avaient un arrière rond ! J’ai été le premier à couper l’arrière correctement, en créant une véritable queue coupée, ou « coda tronca » en italien. Ça reste mon expérience aérodynamique la plus réussie des années 1960. »

 

L’Alfa Romeo Giulia Tubolare Zagato (TZ), appelée en interne projet 105.11 a été lancée à la suite de deux voitures importantes dans l’hsitoire de la marque au Biscione : d’abord, l’Alfa Romeo SZ appelée « Coda Tonda » (queue ronde) et ensuite la SZ2 qui a inauguré le « Coda Tronca ». Pour la TZ, Spada a déplacé l’habitacle aussi loin que possible vers l’arrière et a complètement inversé la poupe arrière, donnant à la voiture des lignes très tendues. Cette combinaison s’est avérée gagnante.

Contrairement à la SZ, la TZ a été d’emblée conçue comme une véritable voiture de course homologuée GT, grâce à sa production de 112 exemplaires, soit plus que le minimum requis de 100 voitures produites pour une telle homologation.

Collection Anna Lisa Alfa Romeo Giulia TZ (15)
Collection Anna Lisa Alfa Romeo Giulia TZ (17)

©Aguttes

L’une des meilleures voitures de course de son époque

Surnommée la « baby GTO », la TZ est tout d’abord une voiture très légère, pesant 660 kilos seulement grâce à son châssis tubulaire et à la fine coque en aluminium qui le recouvre. Le châssis avait été confié à deux grands ingénieurs, Giuseppe Busso et Gioacchino Colombo, tous deux issus de Ferrari. La structure tubulaire (« tubolare » en italien) était réalisée en acier soudé. Elle offrait  répartition idéale du poids et légèreté en ne pesant que 125 kg.

Comme Alfa Romeo n’était pas en mesure de produire le châssis tubulaire en interne, la marque a eu recours à un sous-traitant italien, la SAI Ambrosini (Societa Aeronautica Italiana) de Passignano. L’officine Auto Delta, alors dirigée par deux ingénieurs de renom, Carlo Chiti et Ludovico Chizzola a ensuite été chargée d’assembler la voiture. En cela, elle a permis à Alfa Romeo de mener à bien son projet TZ et de construire les 100 premières voitures. En mai 1963, Auto Delta devint le département officiel des courses d’Alfa Romeo.

Quant au cœur de la voiture, c’est un superbe moteur qui anime la TZ : le célèbre 4 cylindres en ligne d’Alfa Romeo, huit soupapes, équipé d’un double arbre à cames en tête. Deux carburateurs Weber double 40 alimentent le bloc et la culasse en aluminium. D’une cylindrée de 1.570 cm3, il développe 112 ch dans sa version routière et 160 ch dans celle de compétition, grâce à une culasse à double allumage, le fameux Twin Spark. L’association redoutable entre légèreté et un moteur aussi performant permettait d’atteindre une vitesse de pointe de 216 km/h.

Pour une efficacité maximale, la voiture était également équipée de freins à disque et de suspensions indépendantes sur les quatre roues.

En 1963, la TZ remporta sa première course avec une victoire de classe à la Coppa FISA de Monza aux mains de Lorenzo Bandini, suivie d’une autre victoire de classe aux 12 heures de Sebring en 1964. La TZ remporta ensuite la Coupe des Alpes 1964 avec l’équipage français Jean Rolland et Gaby Augias.

Les victoires de classe de la TZ entre 1964 et 1967 sont innombrables et d’autant plus impressionnantes qu’elles ont eu lieu dans les compétitions les plus éprouvantes, les plus prestigieuses mais aussi les plus variées de l’époque, notamment les 24 heures du Mans, la Targa Florio, les 1000 km du Nürburgring et le Tour de France Automobile.

Ces nombreuses victoires de classe prouvent à quel point cette voiture très polyvalente est rapide, agile et efficace, à l’aise aussi bien en rallye qu’en endurance. Cela explique pourquoi la TZ est toujours très recherchée en compétition historique.

 

Collection Anna Lisa Alfa Romeo Giulia TZ (25)
Collection Anna Lisa Alfa Romeo Giulia TZ (19)
Collection Anna Lisa Alfa Romeo Giulia TZ (25)
Collection Anna Lisa Alfa Romeo Giulia TZ (25)

©Aguttes

L’une des Giulia TZ les plus originales et les plus intactes qui soient.

L’Alfa Romeo Giulia TZ 1965 de la collection ANNA LISA Art On Wheels est un sublime témoignage d’une voiture très bien conservée et presque intacte, à l’histoire ininterrompue.

En 2019, le centre de documentation d’Alfa Romeo a délivré un certificat attestant que le châssis AR 750091 est une auto « matching numbers » qui a quitté l’atelier Zagato en avril 1965 en rouge avec un intérieur noir.

Vendue neuve en Italie à Giovanni Bellichi à Milan, la voiture a ensuite eu différents propriétaires italiens, dont le gentleman driver Girolami Vittorugo, célèbre pour avoir possédé plus d’une voiture de course italienne. La TZ, alors immatriculée « Roma T0 2276 » était garée dans sa propriété romaine à côté de #0667GT, sa Ferrari 250 GT Tour de France. La voiture était alors déjà blanche et a certainement eu ses passages de roues arrière élargis pour participer à des courses de côte locales. Il l’a gardée pendant six ans avant de la revendre en 1983. La TZ a ensuite rejoint la célèbre collection « Rosso Bianco » riche de 200 voitures de course légendaires, qui appartenait à Peter Kaus. En décembre 1990, notre auto a été vendue aux enchères à Paris à l’avant-dernier propriétaire qui l’a rangée dans un garage pendant 28 ans. La voiture est en fait identique à ce à quoi elle ressemblait sur les photos prises il y a 28 ans.

Après avoir rejoint notre collection, nous avons décidé d’envoyer la voiture chez RS Historics en Italie, l’un des ateliers de course les plus compétents pour les Alfa Romeo de course historiques. Leur rapport d’analyse de l’auto est limpide : il s’agit sans nul doute d’une des TZ les plus originales et intactes au monde ; tant le châssis, le moteur et la boîte de vitesse sont tous authentiques et originaux.

Bien sûr, certaines pièces comme le volant ou les sièges ne sont pas d’origine ; elles ont probablement été remplacées dans les années 70.

Après avoir changé l’allumage et le condensateur, RS Historics a pu redémarrer la voiture facilement. Les suspensions et les maîtres-cylindres de freins ont également été reconstruits afin de pouvoir tester la voiture dans des conditions optimales.

 

Découvrir en détails une TZ jamais accidentée et préservée dans un état aussi proche de l’origine, avec une histoire limpide, est extrêmement rare et d’autant plus émouvant.