Alfa Romeo 6 C 2500 Sport Freccia d’Oro - 1950
— Un des derniers symboles de l’ère artisanale d’Alfa Romeo —- Modèle Une des dernières grandes Alfa Romeo six cylindres fabriquée de façon artisanale. Une auto très chère à l’achat qui la réserva à une élite avec une centaine d’autos produites par an.
- Historique Notre auto a connu une histoire 100% italienne entre les mains d’un tout petit nombre de propriétaires avant de rejoindre notre collection.
- On aime Une auto technologiquement avancée pour l’époque et relativement performante au vu de son poids total.
- Lignes Un dessin maison à la fois moderne et bourgeois mais un rien bancal avec sa ligne arrière tout en rondeur.
L’Alfa Romeo 6C 2500 Sport Freccia d’Oro marque un jalon important dans l’histoire de la maison. Elle est à la fois le symbole de la splendeur retrouvée de la marque au sortir d’une seconde guerre mondiale qui a mis à terre ses usines de Milan, mais aussi celui de la fin progressive des grandes Alfa Romeo six cylindres fabriquées de façon artisanale. Sa conception, fabrication et vente par la maison en interne et en direct sont à elles seules une mini révolution. Cette auto est ainsi un rare témoignage d’une époque charnière dans l’histoire d’Alfa Romeo.
Un jalon dans l’histoire d’Alfa Romeo
La 6C 2500 lancée en 1939 n’a jamais réellement disparu du catalogue Alfa Romeo quand bien même la guerre a mis à terre les usines Alfa Romeo, emportant également toutes les archives maison.
Mais plusieurs déclinaisons de la 6C 2500 ont été produites dès 1946 et c’est tout naturellement qu’Alfa Romeo entend en poursuivre la production jusqu’au début des années 50. Il faut dire que l’auto, bien que lancée en 1939, était loin d’être dépassée, à commencer par son moteur six cylindres à double arbre à cames en tête de 2.443 cm3 d’une grande noblesse.
De même, le châssis nouvelle version avec essieu arrière à roues indépendantes, de type Porsche est parmi les plus avancés de toute la production mondiale. Quant au freinage à tambours ailetés, il était lui aussi très supérieur à ceux de la concurrence, comme les freins à câble qui équipaient les Delahaye contemporaines par exemple.
Le châssis séparé des 6C était évidemment idéal pour les nombreux carrossiers qui ont travaillé sur la 6C 2500 dans ses différentes déclinaisons : Tourisme, Sport au châssis légèrement raccourci et le graal, la Super Sport à l’empattement encore plus réduit. Mais cette technique couteuse et sophistiquée demandait un soin extrême au montage. La 6C 2500 symbolise ainsi dans l’histoire d’Alfa Romeo le chant du cygne des grandes autos de carrossiers à même de rivaliser avec les plus grands noms, Bugatti ou Bentley par exemple, pour progressivement laisser la place à des autos plus standards produites en série.
A ce titre, la 6C 2500 Freccia d’Oro, première auto produite et commercialisée par Alfa Romeo après la guerre en 1947 est un symbole important de ce changement d’ère :
- D’abord parce qu’à l’instar de toutes les 6C produites après-guerre, elle fait partie des dernières Alfa Romeo à avoir été assemblée à la main dans les ateliers du Portello,
- Ensuite parce que ce n’est pas un carrossier indépendant qui l’a dessinée, mais le bureau de style maison de Milan, une vraie révolution,
- Autre changement invisible à l’œil nu, le système de fixation de la carrosserie a changé: il n’est plus boulonné mais soudé aux longerons du châssis.
On peut donc aisément affirmer que la Freccia d’Oro est une auto de transition entre l’ère purement artisanale et l’ère plus industrielle de la maison. Sous ses airs bourgeois se cache une auto certes lourde mais qui délivre en réalité de bonnes performances avec ses 90 chevaux autorisant une vitesse de pointe de 155 km/h. La meilleure preuve ? L’auto a couru aux Mille Miglia et a brillement terminé la première édition de la « Carrera Panamericana » en 1950 aux quatrième et huitième places.
L’Alfa-Romeo 6C 2500 Sport Freccia d’Oro a été commercialisée par la marque milanaise entre 1947 et 1952, avec une production somme toute confidentielle, 680 exemplaires au total, soit une centaine d’autos par an.
Il faut dire que l’auto était très chère pour l’époque avec un tarif catalogue de 3.200.000 lires. Elle fut adoubée par une élite et plusieurs propriétaires illustres ont été les heureux acquéreurs d’une Freccia d’Oro, notamment le Roi Farouk d’Egypte, le Prince Ali Khan mais aussi Rita Hayworth, le Prince Rainier de Monaco, etc….
Auto déjà rare, plusieurs sources estiment qu’un peu moins de 10% de la production initiale existerait encore de nos jours, ce qui en fait de facto une auto très rare.
Une auto à la ligne déconcertante et au confort intérieur surprenant
Si la lignée des Alfa Romeo 6C a donné naissance à de véritables chefs d’œuvre automobiles, la 6C 2500 Sport « Freccia d’Oro », bien que clairement inspirée par les carrosseries Touring contemporaines, se révèle certes moderne, mais plus bourgeoise voire bancale à l’arrière avec ses ailes arrières imposantes et sa malle arrière rebondie. Cette queue arrière arrondie est d’ailleurs souvent surnommée la grande bosse, « Gobbone » en italien. Elle est en totale contradiction avec un avant bien plus profilé et aérodynamique et une ligne assez étirée, en témoigne la longue porte qui court jusqu’au passage de roue arrière.
De même, quand les Alfa Romeo signées Touring sont assemblées en aluminium selon le procédé Superleggera, la Freccia d’Oro est assemblée en acier, ce qui la rend plus lourde de 250 kilos que le coupé Touring lancé la même année en 1947.
Cette ligne cache une habitabilité importante qui fait de la Freccia d’Oro une auto confortable et spacieuse, notamment à l’arrière où un passager avec un chapeau sera à l’aise. De même, la banquette arrière taillée pour deux personnes peut en réalité en accueillir trois sans qu’ils ne soient écrasés les uns sur les autres.
Autre luxe appréciable, l’accès à la banquette arrière facilité par la très longue porte, la présence d’accoudoirs latéraux, de lumières de courtoisie et différents accessoires raffinés, comme les poignées pour s’accrocher dans les virages ou un rideau occultant la lunette arrière.
Le conducteur a une vision un rien plus spartiate derrière le volant situé à droite. En effet, le tableau de bord, fidèle aux autos du début des années 50 est en tôle peinte couleur carrosserie avec de gros cadrans très raffinés et des inserts en aluminium brossé.
La Freccia d’Oro de la collection
ANNA LISA, une auto à l’histoire italienne
Alors que de nombreuses Alfa Romeo 6C 2500 S Freccia d’Oro ont été exporté dans le monde entier, celle de la collection ANNA LISA Art On Wheels née en 1950 a connu une histoire purement italienne.
En effet, notre auto a été vendue neuve le 22 janvier 1951 à son premier propriétaire italien, Monsieur Constantini Sevilli, qui la conserva 37 années durant. Sur la base des registres italiens et des actes de propriété, l’auto a été vendue en 1988 à messieurs Amilcare Spinapolice et Pietro Piacquadio, toujours en Italie. Elle fut de nouveau vendue en 1992 à un autre propriétaire qui la conserva deux ans.
En très bel état, repeinte certainement au début des années 90, notre auto qui était à l’origine de couleur « Rosso Amaranto » n’affiche qu’un peu plus de 44.000 kilomètres au compteur.
Elle est un superbe témoignage des grandes heures artisanales d’Alfa Romeo et brille aux côtés des autres Alfa Romeo 6C 2500 de notre collection.