Ferrari F40 - 1991

— L’icône de Maranello —
  • Modèle Une Ferrari F40 Rosso Corsa de 1991, très saine, à peine plus de 1200 km à son actif
  • Historique Un seul propriétaire avant nous
  • Mécanique Suspensions hydrauliques à hauteur ajustable et d’un pot catalytique
  • Conduite Facile à conduire à vitesse réduite et diabolique au-delà de 3.000 tours

Lancée en 1987 pour célébrer les 40 ans de Ferrari, la F40 a créé une onde de choc tant ses lignes radicales, ses matériaux innovants, son intérieur brut de décoffrage et ses performances ahurissantes ont marqué les esprits. 34 ans plus tard, la supercar de Maranello a gardé son statut d’icône et continue à faire rêver tifosi et amateurs d’automobiles extraordinaires.

La découverte de notre F40, une auto endormie depuis 25 ans

La découverte de notre Ferrari F40 a été emplie d’émotion. Elle n’avait connu qu’un seul propriétaire avant son long sommeil et n’avait alors parcouru que 863 kilomètres ! Cette auto a une place à part dans la collection ANNA LISA Art On Wheels comme le rappelle Patrick Duvarry : « Notre priorité a été de lui redonner vie au travers d’une remise en route avec les équipes de Ferrari Gauduel à Lyon. Notre F40 s’est révélée très saine et, outre les procédures de redémarrage classiques, le choix a été fait de remplacer les deux réservoirs d’essence de type aviation, une des spécificités de cette auto hors norme. »

Une véritable renaissance, immortalisée par Rémi Dargegen dans le cadre d’un reportage réalisé pour le magazine Auto Heroes (numéro 23).

Cette voiture exceptionnelle a aussi fait la une du magazine Enzo France avec des photos incroyables de Lionel Koretzky, ci-dessous.

Nos premiers tours de piste ont été effectués sur la piste du circuit du Vigeant dans le cadre de l’évènement Sport & Collection dédié à la lutte contre le cancer, une cause qui nous est chère. Un tel moment a fait l’objet d’un reportage par l’émission Auto Moto sur TF1 (émission du 27 juin 2021) et d’un essai complet par la chaine Youtube Le Billet Auto. Enfin, un film réunissant notre F40 et notre Ferrari 212 a été réalisé par Petrolicious.

Après un long sommeil de 25 années, nous ne pouvions que redonner de la voix à notre F40, un travail mené de concert avec Gauduel Ferrari Services à Lyon. 

© Lionel Koretzky

La F40, une automobile radicale et superlative

La F40 est bien plus qu’une œuvre d’art que l’on se contenterait d’admirer, c’est avant tout une automobile redoutable de par ses performances radicales, sa polyvalence, son style et son absence de compromis sur le confort à bord. Précisons que dès sa présentation en 1987, la F40 cumule les superlatifs : elle est la voiture de série la plus puissante, la plus rapide et la plus chère et la première à avoir une carrosserie en carbone !

La F40 reste aussi la dernière auto présentée du vivant d’Enzo Ferrari, renforçant encore son statut à part. Enfin, c’est aussi la dernière Ferrari conçue par le génial Nicola Materazzi et on comprend mieux pourquoi cette auto est entrée dans l’histoire par la grande porte.

 

Une Ferrari dans la lignée de la 288 GTO

Nul plan marketing ou produit pour cette auto exceptionnelle. Comme Materazzi le rappelle, tout est parti d’une discussion entre Enzo Ferrari et Pietro Barilla qui s’était ému que la BMW M3 de son fils fût plus performante que la Ferrari 308. 

Materazzi qui avait déjà développé l’extraordinaire Ferrari 288 GTO, la première vraie supercar de Ferrari, est chargé par Enzo Ferrari en personne de réfléchir à un programme d’étude « Evoluzione » de l’auto afin de rivaliser avec les Porsche 959 en Groupe B. Ce règlement implique de construire un minimum de 200 autos, mais un changement de réglementation contrarie ses plans. Il propose alors à Enzo Ferrari de modifier la 288 GTO pour réaliser une voiture avec laquelle les clients pourraient courir : nait alors la Ferrari 288 GTO Evoluzione produite à cinq exemplaires uniquement, deux par Ferrari, trois par Michelotto. 

Seulement quatre de ces autos (considérées a posteriori comme le véritable prototype de la F40) ont été vendues à des collectionneurs, la dernière étant conservée par l’usine. L’auto est des plus impressionnantes mais n’a clairement pas vocation à devenir une routière. Enzo Ferrari donne alors carte blanche à Nicola Materazzi pour concevoir une automobile qui doit aussi célébrer les 40 ans de la marque. 

Il faut aller très vite car l’auto que l’ingénieur comptait présenter au salon de Francfort fin 1987 doit être prête pour le mois de juillet 1987 pour une présentation presse très attendue. Nicola Materazzi est quasiment seul à la tête de ce projet. Pour le mener à bien, il pilote une équipe très ramassée et  y consacre une bonne partie de ses week-ends, tant ce projet échappe à tous les circuits décisionnels classiques chez Ferrari. 

© Lionel Koretzky

Une Ferrari à l’ancienne, sans compromis

Les priorités de Materazzi restent avant tout centrées sur la conception d’un excellent moteur, le V8 biturbo de 478 chevaux de 3 litres de cylindrées, positionné longitudinalement et d’un superbe châssis en aluminium qui doivent être le cœur d’une auto très légère, très puissante et aérodynamique. En somme une auto « old school » où la fonction l’emportera sur la forme, sans compromis. Cette radicalité est totalement assumée, après tout elle s’inscrit en droite ligne de ce que sont les plus grandes Ferrari routières de compétition, 250 Châssis Court et GTO en tête. 

A l’instar de ces illustres prédécesseurs, la F40 propose un intérieur des plus dépouillés, tout entier dédié à la cause du pilotage. Seule la climatisation est proposée de série pour remédier à la chaleur de l’habitacle et les sièges sont proposés avec trois largeurs. Inutile d’espérer négocier un intérieur cuir, des tapis, garnitures et poignées de porte ou une radio, seul le Sultan de Bruneï a eu droit à certaines de ces options ainsi qu’à d’autres couleurs que le rouge de série. 

Outre l’abandon de ces éléments de confort, ajoutons que le gain de poids a donné lieu à une innovation majeure: la première carrosserie en carbone kevlar au monde, sur laquelle ne sont apposés que trois kilos de peinture, laissant apparaître la trame du carbone sur les premiers exemplaires, ce qui ne plait pas à tous les concessionnaires. Au final, l’auto pèse 1093 kilos, cela sera porté sur les derniers exemplaires à 1140 kilos, entre autres à cause de l’ajout d’un pot catalytique.

Après de longs et incessants essais, la voiture ne déçoit pas avec des performances extraordinaires:  0 à 100 km/h en 4,1 secondes et le 1 000 m départ arrêté en 20,9 s pour une vitesse de pointe de 324 km/h, un record pour un véhicule de série. 

0 à 100 km/h en 4,1 secondes et le 1 000 m départ arrêté en 20,9 s pour une vitesse de pointe de 324 km/h, un record pour un véhicule de série. 

© Ugo Missana

La F40, un succès planétaire

Le style radical et exubérant signé Pininfarina avec cet énorme aileron et la lunette arrière aux immenses ouïes qui abrite une mécanique aussi extrême déchaîne les passions, tout comme ses performances ahurissantes.
Le succès est immédiat et oblige Ferrari à revoir ses chiffres de production à la hausse jusqu’à arriver à 1.311 autos et à imaginer une version américaine. Enzo Ferrari est plus que satisfait par cette auto conçue à l’ancienne et déclare : « J’ai exprimé le souhait que nous produisions une voiture qui pourrait nous rappeler Le Mans et la GTO. » Mission accomplie !
L’avenir lui a donné raison car fort naturellement, plusieurs écuries de course privées ont fait courir des F40 modifiées en GT ou en endurance, notamment au Mans mais aussi dans le championnat BPR. Comme souvent, c’est Michelotto qui a développé certaines de ces versions.
Aujourd’hui, la F40 s’est durablement inscrite dans le panthéon des automobiles remarquables. Comme nous avons pu le constater avec notre F40, elle transcende les générations et fascine autant les jeunes « car-spotters » fans de supercars contemporaines que les amateurs de Ferrari historiques.

© Ugo Missana

La renaissance de notre F40, un instant empli d’émotions

Après un long sommeil de 25 années, nous ne pouvions que redonner de la voix à notre F40, un travail mené de concert avec Gauduel Ferrari Services à Lyon.  

La voiture dont la peinture d’origine « Rosso Corsa » laisse apparaître les trames de carbone s’est révélée très saine ce qui a facilité sa remise en route. Il aura fallu quelques mois pour mener à bien cette tâche délicate mêlant opérations mécaniques classiques de contrôle des fluides et de tests mais aussi d’autres plus complexes liés à la spécificité de la F40, en particulier celle visant à changer les réservoirs souples.

Comme Patrick Duvarry l’a exprimé dans Auto Heroes, une fois la remise des clés effectuée, les premiers tours de roue ont été vraiment forts : « Bien sûr, il y a toujours un peu d’appréhension à se glisser derrière le volant d’une telle auto, surtout quand elle n’a pas roulé depuis 1995. Pour moi qui suis habitué aux Ferrari modernes, celle-ci est bien plus sauvage. C’est une auto qui délivre des sensations extrêmes mais qu’on souhaite préserver dans cet état avec si peu de kilomètres parcourus. » 

Nous avons alors décidé de la faire rouler le temps d’un week-end au profit d’une cause qui nous est chère, la lutte contre le cancer dans le cadre de la XVIIème édition de Sport & Collection. L’objectif est désormais de préserver cette icône tout en conservant un très faible kilométrage.

La F40 restera à jamais une auto extraordinaire et sauvage qui a marqué l’histoire du génie humain et de l’automobile, et continue aujourd’hui à nous faire rêver.

 

Remerciements – 

Les équipes de Enzo Magazine France, Auto Heroes, TF1 – Auto Moto, Le Billet Auto et Petrolicious pour leurs reportages dédiés à notre Ferrari F40, en particulier Yan-Alexandre Damasiewicz, Rémi Dargegen, Jean-Pierre Gagick, Jean-Baptiste Dessort, Ugo Missana et Maxence Massaro pour leurs superbes photos. 

“La F40 est sauvage. C’est vraiment une auto qui délivre des sensations extrêmes”

© Maxence Massaro