Lamborghini 400 GT 2+2 - 1967

— Une GT fondatrice pour la marque de Sant’Agata —
  • Modèle Une auto rare avec seulement 247 exemplaires.
  • Histoire Une auto qui succède à la toute première Lamborghini de série de l’histoire, la 350GT.
  • Performance Une GT redoutable mue par le légendaire V12 Lamborghini.
  • Design Une vraie GT 2+2 à la ligne sublime et à part signée Touring.
  • Notre auto Une auto saine, dont le moteur est à remonter pour reprendre la route.

Connu pour son matériel de chauffage et ses tracteurs, l’industriel à succès Ferrucio Lamborghini s’était lancé un pari ambitieux : concurrencer Ferrari avec des autos encore plus performantes. La légende veut que ce pari soit né d’une remarque d’Enzo Ferrari qu’il n’avait guère appréciée. Voyant les choses en grand, c’est ainsi qu’il lança un premier prototype, la sublime 350 GTV suivie de la Lamborghini 350 GT présentée au salon de Genève de 1964 à laquelle succéda en 1966 la 400 GT 2+2. Ces GT mues par le V12 maison sont les pièces fondatrices de la marque au taureau.

Une vraie GT aux lignes à part.

Le dessin initial de la Lamborghini 350 GT avait été confié à Francesco Scaglione, un ancien responsable du style du studio Bertone, qui a conçu un tout premier prototype présenté en 1963 : la Lamborghini 350GTV.

Celle qui est la toute première Lamborghini de l’histoire se caractérise par des lignes très tendues desquelles se dégage un large pavillon vitré.

C’est Touring qui effectuera les ultimes retouches sur ce dessin pour aboutir à la version finale de la 350 GT de série présentée au salon de Genève 1964. Fidèle à son savoir-faire, cette auto en aluminium est construite selon son fameux principe Superleggera.

Si la 350 GT et la 400 GT partagent de nombreux points communs, la seconde se distingue par son pavillon plus volumineux afin d’en faire une vraie 2+2 quand la 350 GT n’avait que deux places à offrir.

Quant à l’habitacle, il est luxueux comme une GT de l’époque se devait de l’être : capitonné de cuir avec un usage généreux du chrome, il avait de quoi séduire les clients les plus exigeants.

Collection Anna Lisa Lamborghini 400 GT
Collection Anna Lisa Lamborghini 400 GT
Collection Anna Lisa Lamborghini 400 GT
Collection Anna Lisa Lamborghini 400 GT
Collection Anna Lisa Lamborghini 400 GT

Le V12 Lamborghini, une symphonie extraordinaire.

En venant concurrencer Ferrari, Ferrucio Lamborghini savait que toute l’attention de la presse et du public allait être portée sur ses choix techniques, et plus particulièrement sur son moteur. Aussi voit-il les choses en grand en décidant de concevoir et produire un V12 maison.

Cette mission des plus ambitieuses a été confiée à Giotto Bizzarrini, un des ingénieurs les plus en vue en Italie. En effet, ce transfuge de Ferrari était connu pour avoir conçu le V12 de la Ferrari 250 Testa Rossa et de la Ferrari 250 GTO, rien moins.

En s’appuyant sur les plans d’un moteur V12 initialement destiné à la Formule 1, Bizzarrini a d’abord souhaité l’adapter à une cylindrée de 3,5l pour la 350GT, portée par la suite à 4l avec la 400GT.

Bénéficiant des riches enseignements tirés de la compétition où un moteur est soumis à un usage extrêmement intensif, Bizzarrini s’emploie à recourir à une lubrification par carter sec. Son V12 est alimenté par six carburateurs double corps verticaux logés entre les quatre arbres à cames en tête.

Avec une cylindrée originelle de 3.464 cm3, il développe 280 chevaux transmis aux roues arrière via une boîte de vitesses ZF à cinq rapports.

 

Un châssis à la pointe de la modernité

Le châssis est également un élément primordial pour accueillir toute la puissance du V12 et offrir de bonnes sensations de conduite. Là encore, Ferrucio Lamborghini a cœur de recourir à l’un des ingénieurs les plus renommés d’Italie, Gian Paolo Dallara, assisté de Paolo Stanzani et du futur pilote d’essai Bob Wallace. Avec de tels ingénieurs, nul doute que la 350 GT était entre de bonnes mains.

Dallara mit ainsi au point un cadre de 85 kilos seulement, constitué d’un treillis tubulaire de section circulaire à la fois plus léger et mieux suspendu, grâce aux quatre roues indépendantes quand Ferrari et Maserati ne proposaient encore qu’un pont arrière rigide avec des ressorts à lames.

Avec seulement 1.200 kg sur la balance, la 350 GT est promise à un ratio poids / puissance détonnant et gage de performances de tout premier plan : 250 km/h de vitesse maximum et surtout, un 0 à 100 km/h réalisé en 7 secondes seulement !

Nul doute que la 350 GT était bien née et a frappé fort dès son lancement !

 

Collection Anna Lisa Lamborghini 400 GT

La 400GT, une Lamborghini spacieuse et très rapide

Lancée au salon de Genève 1966, la 400GT se veut plus spacieuse que la 350GT. Son plancher surbaissé et sa ligne de toit légèrement remontée par Touring ont permis d’ajouter deux petits sièges à l’arrière, en faisant ainsi la toute première 2+2 de la jeune histoire de Lamborghini. Ce choix visait, là encore, à concurrencer Ferrari. La 400 GT se caractérise aussi par ses phares avant jumelés à double optique en lieu et place des optiques ovales de la 350GT. Un tel choix était en réalité imposé par la réglementation américaine, qui était à l’époque de loin le plus grand marché pour les GT sportives.

Les modifications ne sont pas que cosmétiques, en effet, la cylindrée du V12 a été portée à 3.929 cm3 avec 320 ch à 6500 tr/min. A vrai dire, ce bloc de 4 litres était apparu dès 1965, trouvant place sur les dernières 350 GT, un modèle intérimaire connu sous le nom de 400 GT dite « Interim ».

Si la 400 GT 2+2 de 1966 est plus puissante, elle est aussi plus lourde de 300 kg en raison du recours à des pièces de carrosserie en acier et non en aluminium comme sur la 350 GT. Malgré tout, la 400 GT 2+2 gagne 10 km/h en vitesse maximum et promet 260 km/h.

La 400 GT bénéficie également de nouveaux trains roulants et d’une transmission améliorée, grâce à une nouvelle boîte de vitesses, conçue par Lamborghini et non par ZF. Avec un système de synchronisation de style Porsche sur tous les rapports, la transmission est considérablement améliorée.

Entre 1966 et 1968, seulement 247 exemplaires de 400 GT toutes versions confondues ont été produits, ce qui en fait un modèle extrêmement rare.

Laissons les derniers mots au magazine Autocar qui écrivait à l’époque : « La 400 GT 2+2 est meilleure que toutes les GT équivalentes. Atteindre ce niveau de performance sans tapage, sans histoire, sans crise ou sans tragédie est une réussite. Compte tenu du temps de développement, c’est tout simplement sensationnel ».

La 400 GT de la collection ANNA LISA

Notre auto a été vendue neuve en Italie avant d’être exportée des années plus tard aux Etats-Unis. Elle a alors changé de main en étant d’abord vue Côte Est dans l’Oklahoma et en Virginie puis sur la côte Ouest en Californie.

La Lamborghini rouge intérieur beige revient en Europe au début des années 1990 en Allemagne à Aix-la-Chapelle avant d’être vendue aux enchères fin 1990.

Après des années passées à l’abri, nous avons décidée de la remettre sous la lumière des projeteurs. Son V12 a d’ailleurs été démonté en vue d’une remise en route intégrale. L’imaginer rugir à nouveau sur de sublimes routes est un vrai rêve…

Collection Anna Lisa Lamborghini 400 GT